Acrylique et fusain 43 x 60 cm
…procédé semi-magique, véritable combat entre le gras et le maigre !…
En fait, il s’agit d’une suite de taches ménagères 😥 où l’on s’acharne à astiquer une plaque de cuivre (le plus souvent).
En premier lieu faire briller avec du Mirror, suivi d’un rinçage à l’alcool à bruler, puis d’un nettoyage au blanc d’Espagne dilué au vinaigre blanc, puis de nouveau un rinçage à l’eau cette fois, d’un essuyage au papier journal.
Attention à ne pas se manquer…l’œil acéré du Maître des lieux veille ! 🙄
Si la plaque passe l’examen brillamment, on peut alors la chauffer et poser le vernis dur au tampon suivant une technique bien précise.
Le séchage est rapide, on peut alors enfumer la plaque.
L’heure est enfin au dessin proprement dit, si après tout ça….. vous avez encore l’inspiration … pour les pointes…!! …qui danseront sur votre plaque au rythme de votre imagination, et dans leur chassé-croisé entameront le vernis.
Votre œuvre enfin dessinée va plonger dans un bain d’acide, où durant son trempage vous n’aurez de cesse de surveiller l’apparition de petites bulles à sa surface et de les chasser délicatement à l’aide d’une plume …de gabian, évidemment ! n’oublions pas les calanques sont à deux pas.
Fin du bain : nettoyage au white-spirit (le ménage, il y avait longtemps !)
Les bords de la plaque seront limés pour ne pas qu’ils coupent la feuille de papier, avec une finition au repoussoir.
Choisir la couleur de son encre (d’imprimerie), et la « pétrir » sur le marbre.
Chauffer la plaque pour ramollir l’encre et fabriquer « une petite poupée » (alors là ! il faut des années d’expérience pour être au point 🙁 ) à l’aide de laquelle vous encrez votre plaque.
Fabriquer un joli tampon, bien plat, bien rond et « tirer » le surplus d’encre.
Pendant ce temps vous mettrez à sécher entre 2 serviettes votre beau papier blanc qui lui aussi faisait trempette, mais dans de l’eau.
Essuyage de la plaque avec les fines pages de l’annuaire téléphonique (…blanches de préférence, moins de pub ! donc moins de sujets de distraction).
C’est une étape qui demande vraiment un fin dosage, si trop essuyé : gravure blanche , si pas assez : gravure noire, ou bleue, ou …
Les bords de la plaque enfin terminée seront essuyés avec un chiffon enduit de blanc pour ne pas tâcher le papier.
S’ensuivent de savants calculs suivant les règles académiques pour poser la plaque sur le papier tout en protégeant les langes de la presse.
Actionner la presse !… un grand moment d’hésitation ….soulever les langes d’un coup sec…et …surprise …!!! votre gravure est là ! 😳
Enfin, après l’avoir récupérée délicatement vous la vaporisez d’eau au pchitt-pchitt, avant de la mettre à sécher bien à plat pendant plusieurs jours.
Vous pouvez la retoucher, en retravaillant votre plaque suivant le même procédé ou d’autres techniques (vernis mou, aqua-teinte, travail au sucre…)
La gravure , c’est le début d’une AVENTURE ! 😉